Film: Enola Holmes

Publié le 17 Octobre 2020

Enola Holmes

 

Ce soir j'ai regardé Enola Holmes. Et comme tu le faisais, j'ai eu envie d'en faire une critique de film; car j'ai beaucoup pensé à toi pendant ce film.

En effet, c'est l'histoire d'une jeune fille qui est très proche de sa mère. Comme toi avec la notre. L'histoire se déroule en Angleterre lors du passage du texte de loi donnant le droit de vote aux femmes...et l'égalité des sexes était un sujet qui te tenait très à cœur.

 

Le film répond d'ailleurs selon moi aux critères de Bechel, dont tu avais parlés dans plusieurs de tes articles sur ton blog. En effet, le personnage principal est une fille: Enola Holmes. Le personnage secondaire n'est pas, comme on pourrait s'y attendre Sherlock Holmes (son frère), où le riche benêt qu'elle sauve et dont elle se lie d'amitié, mais bien sa mère. Sa mère disparait le jour de son 16ème anniversaire, et toute l'intrigue du film se fait autour de l’enquête d'Enola pour retrouver sa mère. Régulièrement des flash-back ramènent Enola près de sa mère qui lui apprend tout ce qu'elle a à savoir sur le monde: la lecture, l'histoire, la botanique, le combat, le sport....Mais pas de couture, pas de cours sur la bienséance, contrairement à ce qui était fait à cette époque dans les écoles. Cela répond donc au deuxième critère du texte (deux personnages principaux féminins).

Plusieurs autres personnages féminins ont tous leur importance dans cette histoire: l'amie de sa mère, qu'Enola rencontre et qui tient un café, mais donne également des cours d'arts-martiaux à d'autres femmes (également activistes pour la libération de la femme). Mais également la gérante de l'institution où Enola se retrouve enfermée. Cette femme forme les jeunes filles à rester bien sages, trouver un époux et faire bonne figure. Le film est cependant encore trop récent pour savoir s'il y aura des nominations. Je n'y connais rien, mais ça ne me surprendrait pas qu'il y en ait car le jeu des acteurs est vraiment excellent, surtout pour l'actrice principale.

De plus, cela parle bien de quelque chose qui est sans rapport avec un homme. En effet, malgré des protagonistes masculins très présents (Sherlock, Mycroft, Tewbury) le sujet central est bien la femme. En effet Enola recherche sa mère. Au cours de son enquête, elle vient en aide à Tewbury qui est un jeune Lord poursuivi par un tueur à gages. Enola finit par mettre l'enquête de sa mère de côté de façon à aider le jeune homme à survivre, car il l'a profondément touchée. Même si l'on devine une romance (il ne se passe rien de concret, mais on apprend à la fin que Tewburry éprouve des sentiments pour Enola) rien n'est très clair sur le ressenti d'Enola. De plus, il se trouve que si le jeune homme devait être éliminé, c'est parce qu'il possédait une place au conseil qui allait voter pour ou contre le passage de la loi donnant le droit de vote aux femmes. Or, lui, souhaitait voter pour la loi. Il le souhaitait déjà avant sa rencontre avec Enola, selon ses convictions (encore précaires mais déjà encrées) et pour faire comme son père pour qui il avait un profond respect.

 

Ainsi la vie de la femme au moment du passage de la loi, est bien montrée dans ce film. On voit bien le combat mené par les femmes qu'elles soient pour ou contre; mais également l'avis des hommes qui eux aussi sont départagés.

Pour agrémenter le tout, le film est tourné avec humour, où le personnage principal se retourne régulièrement vers la caméra pour demander l'avis du téléspectateur. Ce qui change. Les décors sont très beaux et la relation avec la famille est également bien exploitée. Enola n'a vécu qu'avec sa mère qui l'a élevée, car à la mort de son père ses deux frères sont partis et n'ont jamais cherché à prendre de ses nouvelles jusqu'à la disparition de la mère. Ainsi les deux frères reviennent et apprennent à faire connaissance avec leur jeune sœur. Là encore, le cliché du misogyne parfaitement incarné par Mycroft saute au visage quand il essaie d'"enchainer" Enola. Mais celle-ci parvient à toucher profondément Sherlock qui finit par la prendre sous son aile au grand soulagement de son frère. Même si on voit bien qu'elle se débrouille parfaitement dans le monde, elle ne souhaite pas rester seule; l'absence de ses frères lui a beaucoup pesé, particulièrement Sherlock.

 

Ainsi j'ai passé à  un très bon moment devant ce film qui aborde un changement important dans l'histoire du féminisme mais avec la légèreté que j'aime retrouver dans les films. Il se regarde tout seul, mais également avec sérieux.

Je suis sûre que tu l'aurais aimé.

 

Mélissa

Rédigé par latitevadrouille

Publié dans #Le Blog d'Hélène: les fous qui rêvent: Films, #Un peu d'Elle N.

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S
et bien, ça donne envie de le regarder, ce film .<br /> Merci Mélissa mais surtout merci Hélène ;)
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