UNE BRÈVE HISTOIRE DE LA LIBERTÉ DES FEMMES

Publié le 7 Septembre 2020

UNE BRÈVE HISTOIRE DE LA LIBERTÉ DES FEMMES

21 Février 2019 

Journal

L’inégalité des sexes est sans doute née à l’apparition de l’agriculture, lorsqu’il a fallu gérer un grand nombre de ressources. Les tâches ont été réparties en fonction des capacités des individus, ce qui a donc séparé la société en deux, les hommes et les femmes.

L’écart s’est creusé au fil des siècles, les femmes restaient au foyer, ou travaillaient pour presque rien, n’avaient pas le droit de vote, ne pouvaient ouvrir de compte à la banque… Une femme qui affichait ses pensées ou ses connaissances était très mal vue, certaines envoyées au bûcher, violées, injuriées…

 

"Homme, es-tu capable d'être juste? [...]. Cherche, fouille et distingue les sexes dans l'administration de la nature. Partout, tu les trouveras confondus, partout, ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d'oeuvre immortel. L'homme seul s'est fagoté un principe de cette exception" Olympe de Gouges

 

Avez-vous remarqué que notre texte de droits et de devoirs s’intitule « Déclaration des droits de l’HOMME et DU CITOYEN » ? Tout au masculin, pourtant, les femmes ont bien participé à la révolution française ! Alors deux ans plus tard, Olympe de Gouges publie en 1791 « la Déclaration de la Femme et de la Citoyenne » qui prône l’émancipation de la femme et l’égalité des sexes. Olympe de Gouges souhaitait en effet que les droits qui s’appliquaient aux hommes soient aussi donnés aux femmes. Mais la convention rejeta ce projet. Mais elle ne s'arrête pas là, ayant écrit de nombreux pamphlets portant sur l'abolition de la traite négrière par exemple. Elle fut guillotinée en 1793.Un an après, une loi autorise une femme à demander le divorce, mais elle est vite abolie par le christianisme qui prend le mariage pour un sacrement, puis rétablie en 1884. La femme est donc exclue de la société, assignée à l'Espace domestique.

 

C'est au XIXe siècle que démarre alors la première vague de revendications féministes, luttant pour le droit de vote et l'accès à l'égalité dans la sphère publique. En 1880, l’éducation morale, et pas seulement religieuse s’ouvre aux filles. Cependant, les programmes ne sont pas similaires pour les deux sexes. Pour cela, il faudra attendre 1925. Mais la femme libre savante est considérée comme dangereuse et la loi pour l’éducation des filles a frôlé l’entière désapprobation.

 

"On ne naît pas femme, on le devient" Simone de Beauvoir

 

La contraception et l’avortement, ainsi que leurs études médicales furent interdits en 1920. Le 21 avril 1944, les femmes obtiennent enfin le droit de vote, un an plus tard, elles votent pour la première fois. En 1949, Simone de Beauvoir écrit un des ouvrages les plus importants de la pensée féministe, nommée « Le Deuxième sexe », qui dénonce la société aliénante pour la femme. Le premier planning familial est créé en 1956, il lutte pour la contraception, l’avortement, le contrôle des naissances et l’éducation sexuelle, en faveur des femmes. La loi Veil, votée en 1975 dépénalise l'IVG (intervention volontaire de grossesse).

 

"Tout est politique" exclamation des militants gauchistes de mai 1968

 

La seconde vague débute vers les années 1960, qui sont un tournant majeur car on passe de l'émancipation des femmes à la libération des femmes. Le féminisme s'étend désormais à toutes les sphères de la vie. Des groupes de parole de femmes abordant les problèmes quotidiens des femmes (image corporelle, contraception, avortement, violences conjugales...) voient alors le jour aux États-Unis, déclenchant une prise de conscience qui s'opère dans de nombreux autres pays. Lors de l'Affaire de Bobigny, où une jeune femme se retrouve contrainte à avorter clandestinement à la suite d'un viol, l'avocate de celle-ci, Gisèle Halimi, en fait une affaire politique et en octobre 1972, la jeune femme est acquittée.

Mais si le féminisme des années 60-70 aborde de nombreux sujets, il ne pense dans le monde occidental qu'à un type bien précis de femmes: la femme blanche, hétérosexuelle, de la classe moyenne. C'est alors que le Féminisme noir voit le jour, porté par exemple par Hazel Carby ,qui écrit un essai intitulé "White Woman Listen".

Avec le féminisme, ce sont les portes de la liberté qui s'ouvrent aussi pour la sexualité, remettant en question la société hétéro-sexuée et la sexualité phalique.

 

Désormais, en France, une femme peut effectuer le même travail qu’un homme, peut voter, divorcer, avorter… Mais réellement sommes-nous plus égaux qu’auparavant ? Une femme s’occupe de sa famille en même temps que son travail, un homme en fait-il autant ? A travail égal, une femme est moins payée qu’un homme parce qu’elle est susceptible de mettre au monde des enfants. De plus certaines sont obligées de renoncer à leurs études ou leur métier pour s’occuper de leurs petits, ce qui empiète sur leur retraite. Si la société prenait plus en charge les enfants, les femmes ne feraient pas le sacrifice de leurs rêves.

Aujourd’hui, on compte seulement 27% des femmes politiques, parce que certains refusent de voir une femme diriger le pays, même si elle a de bonnes idées. Aussi, lorsque l’on écrit sur le moteur de recherche « femme politique », on voit d’abord « femme politique poitrine » ou femme politique jambes » avant d’apercevoir « femmes politiques pourcentage » ou autre. Cela veut dire qu’on cherche plus le corps d’une femme politique plutôt que sa condition ou ses idées… Il existe aussi ce que l'on nomme le plafond de verre, qui empêche les femmes d'accéder à des emplois à haute responsabilité.

 

"Le machisme tue tous les jours" Benoîte Groult

 

D'après l'ONU, 70% des femmes sont victimes de violences au cours de leur vie et dans le monde entier, une femme sur cinq sera victime de viol ou de tentative de viol. 70% du trafic d'êtres humains dans le monde concernent des femmes et des filles. 133 millions de filles subissent des mutilations génitales chaque année. Une fille sur dix de moins de vingt ans déclare avoir été agressée sexuellement.

 

La femme est depuis longtemps enfermée sous le joug d'une société patriarcale et hétéro sexuée, cloîtrée dans un foyer, utilisée comme un objet ménager ou sexuel. Le jour où cela disparaîtra, la femme sera libre. Mais comment en arriver là ? Une étude scientifique a prouvé que tant que l’on ne voyait pas l’autre souffrir, on pouvait continuer à lui envoyer des décharges électriques, jusqu’à le tuer. Alors il faut mettre la société face à la souffrance des femmes qui déteint sur les hommes, le crier sur les toits, en repeindre les murs…

De plus, une femme sera libre lorsqu’on la regardera comme elle le mérite. Une femme qui se muscle n’a rien de choquant, les hommes le font bien. Et une femme ronde, on dit bien que la bedaine masculine c’est mignon, alors une femme ronde ça devrait être joli pour tout le monde.

Une femme ne devrait pas arrêter de faire ce qu’elle aime à cause du jugement de la société. Pas plus qu’un homme. De même que si l’un d’eux veut se laisser pousser les cheveux, il ne doit pas être traité de femmelette. Quelle honte à ressembler à une femme ? Parce que les cheveux longs ne devraient pas être attribués qu’aux femmes à l’instar des seins.

Nous avons été éduqués avec sans cesse cette comparaison des sexes. Et si l’humanité n’était pas scindée en deux mais unie ?

Rédigé par latitevadrouille

Publié dans #Le Blog d'Hélène: les fous qui rêvent: Journal

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