Course en or

Publié le 30 Janvier 2022

Parce qu'elle courait,

 

Sans être une accro de la course à pieds, Hélène savait profiter de ses jambes pour gambader dans la vallée de l Orge, dans les forêts jardaises, sur les plages de la Tranche et, plus récemment encore, autour de la citadelle de Lille.

Courir seule n était pas son truc. A Lille, elle courait avec Benoît, avec Alexandre aussi peut-être, je ne me souviens plus très bien et, après avoir rencontré une amie à sa taille, elle devait s y mettre avec Ilona.

A St Michel, elle a couru avec Esteban ainsi qu'avec Yann, je crois, plus rarement.

Et puis, bien sûr, elle courait avec moi, sa môma. Enfin, presque: parce qu' avec les années, je ne cours plus, je trotte; je n'ai pas son rythme.

Alors, tous les samedis matins, nous partions toutes les deux par les rues de Ste Geneviève, pour descendre jusque dans la vallée. C est à ce moment qu elle me parlait, de ses envies, de ses projets, de ses amis, et de ses ennuis aussi .

Arrivées au bord de l Orge, chacune chaussait ses écouteurs pour partir sur une boucle de 5 km, chacune à son rythme. Je la voyais filer devant, petit bout de femme au caractère indépendant, queue de cheval en balancier. 

Nous revenions par les mêmes rues, au pas, en reprenant la conversation là où on l' avait laissée.

Un rituel bien agréable.

Elle me voyait forte. Alors, comme pour ne pas la décevoir, je continue sans elle, pour elle, ce rituel du samedi matin. J en reviens, non pas grandie, mais un peu moins avachie.

Comme Soprano chante " je roule, je roule...majeur en l air, pour insulter cette putain de maladie", je trotte, je trotte, je trotte, majeur dressé. C est devenu mon rituel.

Les jeunes ont tjs une manière de placer leurs doigts sur les photos dans une sorte de langue des signes bien à eux. Moi aussi, j' invente mon langage, ma manière de prier , de lui parler,de crier ma colère : je trotte, un majeur tendu, en direction du sol plutôt que dressé vers le ciel ( C est que dans la vallée, on en croise du monde !).

Hélène ne courait pas pour la gloire. Elle courait pour elle ou pour les bonnes causes.

Alors, bien sûr, elle n'a jamais manqué la "course en Or" dans la vallée de St Michel.

 

 

Cette année, nous nous sommes inscrits, comme d'habitude, mais en formant une équipe, nommée "Pour Hélène".

Nous lui avons pris un dossard.

Nous nous sommes mis d'accord sur un emblème commun:  du vert et des papillons.

 

 

 

 

Nous étions nombreux, une grosse quinzaine: impossible d'avoir tout le monde sur la photo. Qu'importe! Nous étions là, là où elle aurait dû se trouver, à nos côtés.

 

 

Ses amis, comme les notres.

 

Une belle journée,

pour Elle,

comme on en vivait,

avec Elle.

 

Merci de nous avoir accompagnés.

 

 

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« C’est une photo, parmi d’autres, qui m’a rappelé un instant que nous avions partagé Hélène et moi.

Une photo sur laquelle elle portait un dossard jaune, une course pour une cause, sans la vallée de

l’Orge, il y a tout juste un an. Je me rappelle de son beau sourire, de ses longs cheveux bouclés et

des premiers kilomètres que nous avions fait ensemble, à son rythme. »                    Guy

 

Course en Or 2019

                      

                 🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀

 

"Le 25 janvier 2022,

Bonjour Corinne,

Je pense fort à vous et à Hélène aujourd'hui. 

Hélène m'avait offert le bracelet de la "course en or" pour me motiver.

Je le garde précieusement depuis.

Je vous embrasse,

                                                    Jules"

 

 

Rédigé par latitevadrouille

Publié dans #Hommages à Hélène, #Réconfort

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