Un métier pas comme les autres

Un métier pas comme les autres

« Pour la cérémonie du 17 aout, les employés du funérarium nous ont demandé le nombre de personnes attendues. Nous leur avons rétorqué que nous n’avions prévenu que peu de monde, interdisant même à la famille lointaine de faire le déplacement. Nous comptions donc sur un comité restreint, principalement constitué des amis de St Michel et Lillois d’Hélène, une vingtaine tout au plus, avons-nous précisé.

En arrivant sur les lieux le matin, j’ai d’abord cru que nous nous étions trompés d’heure. Il y avait affluence et les places de stationnement devenaient rares. »

Sans avoir été prévenus, sans y avoir été invités, de leur propre initiative,ils sont venus,

tellement nombreux,

témoigner de leur perte, partager leur chagrin, apporter leur soutien,

Outrés, Choqués, Ecoeurés, Meurtris,

par sa disparition.
 

Je les avais oubliés.

Jamais je n’aurais imaginé, qu’ils la portaient encore en eux, au plus profond d’eux-mêmes.

Ce n’est pourtant qu’un métier, et ils en voient tant d’autres !

Après toutes ces années, combien en ont-ils vus passer ,

des Justine, Marion, Maëlys, Marie, Clémence, ou Anaïs ?

Comment peuvent-ils se souvenir ?

C’était, pour les plus proches, il y a tout juste 2 ans. Mais pour les plus anciens, plus d’une dizaine d’années. Et pourtant, ils sont venus,

Touchés, concernés, Blessés.

Ecoeurés par ce gâchis.

Et dans d’autres métiers, les employés de mairie, les assureurs, les garagistes ou les plombiers, les ingénieurs, les DRH, les informaticiens, les médecins, les musiciens….vont-ils aussi se recueillir et rendre hommage, accompagner jusqu’au bout, un client, un patient, un collègue qu’ils n’ont pas vu depuis 10 ans ?

Ceux-là sont venus

Tellement nombreux.
 

Ils sont venus pour elle.

Ils sont venus pour eux.

Ils sont venus pour ses amis, ceux-là même qui les ont prévenus.

D’autres sont venus pour moi.

Et ils sont toujours là.

On les dit fainéants, absents, ou toujours en vacances.

Pourtant, en plein mois d’aout, ils étaient tous présents.

Il faut croire qu’ils ne comptent pas leurs heures.

Mais ce qu’il faut comprendre, à les voir si touchés, malgré les années, c’est qu’ils travaillent avec leur cœur,

et  qu’ils ont le cœur grand.

« …Ces deux années scolaires en sa compagnie

ont gravé ma mémoire.

C’est pour vivre des années comme celles-là

que l’on a choisi notre métier »

Mme Campo-Paysaa, professeure d’Anglais

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« Elle faisait partie,

à mes yeux,

des quelques élèves exceptionnels

que l’on croise au cours de sa carrière,

par ses qualités scolaires,

mais aussi,

par sa classe,

sa grande maturité. »

Mme Daux- Professeure d’Allemand

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"Elle fut mon élève;

mais elle m'a aussi beaucoup apporté.

Elle faisait partie de ces personnes qui,

à mes yeux,

rendent le monde meilleur ou,

du moins,

essaient de toutes leurs  forces

- et c'est déjà immensément beau."

                                                  M. Poupet, professeur d'histoire-géographie

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Et cette jolie promenade, de la part de Steph.

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