La véritable histoire du chat qui n'est plus.

Publié le 24 Avril 2024

Normalement, le titre est:

 "La véritable histoire du chat qui n' a pas d'oreilles"

 

C'est un texte qu'Hélène a écrit le 27 janvier 2020.

C'est Noémie qui a retrouvé ce texte qui nous avait échappé.

 

"Il était une fois, un chat noir et blanc assis sur le seuil de la porte. C’était un bon gros chat, au pelage duveteux et au ventre rebondi. Et il trônait fièrement devant la maison au sommet du quartier. Il a eu bien des vies, peut être neuf, peut-être même dix. Il a longtemps vécu, et a beaucoup gambadé. Il en sait beaucoup ce chat, et sait y faire avec les humains.

Il y a 15 années de cela, les propriétaires d’une petite maison mitoyenne d’un quartier de banlieue parisienne adoptèrent un petit chat. Petit, noir et blanc, duveteux, aux oreilles pointues. Lilia grandit vite, elle était intrépide, une pirate des quartiers de banlieues dortoir. Elle vagabondait dans le quartier, c’était son monde.

Lilia vint en âge de porter des petits. Elle partit alors de sa maison et mis bas un peu plus bas dans le quartier, dans le jardin d’une petite dame qui s’occupait seule de sa mère. Mais Lilia ne se sentait pas faite pour vivre avec des petits. La petite dame se chargea d’elle et de ses chatons, la prénommant Pipouce. Lorsqu’elle repartit de la maison, Pipouce ne pouvait plus avoir d’enfant.

Quelques années s’écoulèrent après ait quitté la petite dame. Un été, une famille s’installa dans la plus grande maison du quartier, qui le surplombait. Il y avait trois enfants. Alors Pipouce décida de gouverner pour de bon. Elle chassa tous les chats qui osaient se prélasser dans le jardin de la grande maison et devint reine du quartier. Un après-midi, la plus jeune de la famille sortit lire  sur la balancelle dans le jardin. Alors la reine concocta son charme. Elle vint s’installer à côté de la petite fille sur la balancelle. Elle resta toute l’année dans le jardin, sans demander autre chose qu’un peu d’affection. Et elle en recevait. Lorsqu’un an fut passé et qu’il commença à faire trop froid dehors, elle tenta une percée. Pendant une année, tous les matins et tous les soirs, chaque fois qu’un membre de la famille ouvrait la porte pour entrer ou sortir, Le Chat se faufilait à l’intérieur de la maison. Elle avançait un peu plus chaque jour. L’été suivant, la maman accepta de nourrir Le Chat, sachant que ses anciens propriétaires ne s’en occupaient plus. Un après-midi d’hiver, l’ainée de la famille fut malade. Le Chat frappa aux carreaux. Le père finit par lui ouvrir, et elle vint se pelotonner contre la malade.

Le Chat entra ainsi dans la maison en haut du quartier. Elle pouvait y rester tant que quelqu’un y était aussi, et elle passait la nuit dehors, malgré ses miaulements insistants devant la porte au clair de lune. Et puis de jours en jours, elle se grattait les oreilles, les pointes étaient recouvertes de croutes qui saignaient et éclaboussaient les murs blancs de la maison. La famille décida de l’emmener chez le vétérinaire. Là, ils purent retracer son histoire de chat vagabond et indépendant. Mais le vétérinaire ne pouvait rien faire. Elle avait un cancer, il fallait couper les oreilles. La famille demanda à chaque propriétaire qui s’était occupé du Chat l’autorisation de lui couper les oreilles pour la soigner. Ils acceptèrent, ne la considérant plus de leur ressort. Alors après plusieurs mois de collerette à devoir la promener en laisse dans le jardin, la famille emmena Le Chat se faire couper les oreilles. Elle revint à la maison, tête rasée et grisâtre, des fils sortant de ses moignons d’oreilles. Elle était sous médicamentent, complètement amorphe. Ses oreilles cicatrisèrent, ses poils repoussèrent. C’était désormais un petit chat aux oreilles rondes. Et elle devint Choupie, le chat sans oreilles. Et elle resta dans la maison en haut du quartier.

Les enfants grandirent. Le petit garçon devint grand et partit faire ses études. Il rentrait parfois le weekend. Puis ce fut le tour de la petite fille de quitter le nid familial pour la semaine. Et Choupie vieillissait. Elle retourna chez le vétérinaire pour soigner son œil. Tous les matins et tous les soirs, on devait lui mettre des gouttes dans l’œil.

Aujourd’hui, elle fait partie de la maisonnée, le papa lui a construit une superbe cabane pour qu’elle puisse passer les dures nuits d’hiver confortablement, la maman s’inquiète et lui trouve des gens pour s’occuper d’elle lorsqu’ils sont en vacances, l’ainée la soigne et se prélasse avec elle, le benjamin la câline et l’attrape au sortir de la douche pour s’éponger le torse, la benjamine la taquine et s’endort avec elle.

A suivre…"

 

La suite était inévitable.

Choupie, reine du quartier, chat sans oreilles, devait atteindre ses 23 ans lorsqu'elle est "partie", le 13 février 2024. Sa vie aura été plus longue que celle de la petite fille de la grande maison.

Mélissa avait elle-aussi raconté son histoire, ici:

https://pourhelene.over-blog.com/2021/04/choupimania.html

Rédigé par latitevadrouille

Publié dans #Un peu d'Elle N.

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