Elle avait ce don si particulier...

Elle avait ce don si particulier...

Est-ce que les souvenirs s'estompent ?
Est-ce que la douleur persiste?

Ou, au contraire, est-ce que la douleur s’estompe tandis que les souvenirs prennent toute la place ?

Qui va gagner la partie ?

Je tente de repousser cette monstrueuse douleur, afin qu'elle ne noircisse pas le tableau.
Je veux que ces 20 ans de bonheur gagnent la partie contre la douleur que nous impose la Faucheuse.

Je veux garder le souvenir du poids de sa main dans la mienne.

Par bonheur, j'ai pu trouver au cours d'une balade un galet, qui, serré au creux de ma paume me rappelle (un tout petit petit petit peu)  sa main.
Pas doux.
Pas chaud.
Mais, les proportions sont là.
Alors, avec un peu de concentration, j'emporte le galet au cours de mes balades et je me souviens:

 

"Elle avait 5 ans.
Nous revenions à pied de déposer son frère et sa soeur à l'école.
Nous venions d'entrer dans une sente, au calme, sans voiture.
J'étais dans mes pensées :

ma grand-mère était décédée quelques semaines plus tôt.

Soudain, j'ai senti sa petite main se nicher au creux de la mienne.
La gauche.
Et sa petite voix flûtée:

    "Tu penses à mamie ?"

 

Elle avait ce don, si particulier, d'absorber la douleur.

Elle, l'enfant, consolant la mère d'une simple pression de sa main potelée glissée soyeusement dans la mienne.

Comments

[Margot]

Merci pour cette tranche de vie si touchante <3

[latitevadrouille]

bises....Si elle peut, si c'est possible, elle t'encourage et te félicte, simplement pour ce que tu es. C'est déjà énorme.
Bises La Mama